Concilier bien-être des habitants et diminution de l’impact de leurs activités sur l’environnement, est-ce une utopie pour les petites communes ?
Pionnières le plus souvent, elles doivent rechercher des solutions administratives, techniques et financières, parfois durant des mois, voire des années.
Alors elles inventent des solutions, innovent et préfigurent le visage de ce que pourraient être les villages de demain. Enquête…
Sortir du lotissement « tablette de chocolat », éloigner les places de stationnement des habitations, imposer la cuve de récupération d’eau, bannir le PVC et exiger le bois pour les portes et
fenêtres… Même si les Français se disent de plus en plus sensibles aux questions environnementales, les réticences surgissent dès que l’on change quelques habitudes bien ancrées. Constatant que,
le plus souvent c’est la méconnaissance des solutions alternatives qui engendre cette méfiance, avant d’engager quoi que ce soit, certains maires consultent et informent systématiquement la
population locale. « Pour chaque projet, nous organisons des réunions publiques, explique Joël Labbé, maire de Saint-Nolff, commune morbihannaise de 4 000 habitants, inscrite dans la démarche de
l’Agenda 21. J’essaie de sensibiliser les habitants aux enjeux du projet qui va être mené, de les faire réfléchir sur les cohérences dans leur vie de tous les jours. » Seulement, communiquer,
c’est « se mettre à nu » devant la population, selon Pascal Coste, maire de Beynat (1 178 hab.) en Corrèze, conseiller général et président de l’association Notre Village. Selon lui, pour que le
message passe, les élus concernés ont intérêt à être déterminés et clairs sur leurs objectifs.
Pour réfléchir et mettre en place leurs actions, la majorité des collectivités sollicite le soutien des Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE), de l’Agence de
l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (l’Ademe, qui a initié l’Approche environnementale de l’urbanisme ou AUE 1), d’associations locales d’informations sur les énergies,
voire de cabinets de consultants ou encore de l’association Notre Village. Les nouvelles équipes municipales semblent particulièrement sensibles à ces questions de développement durable. C’est ce
qu’a remarqué Bruded, une association bretonne créée par des collectivités écocitoyennes qui a vu le nombre de ses adhérents doubler en 2008 2.
La convivialité d’abord !
Ces villages de demain apportent une attention particulière à l’urbanisme. Souvent l’élaboration ou la modification de leur plan local d’urbanisme (PLU) est le point de départ
d’idées nouvelles. Exit, les lotissements « labyrinthes », sans services, sans espaces verts et de vie, ou encore, situés à plus d’un kilomètre du bourg. Préoccupations environnementales et
convivialité vont de paire. La mixité est le maître mot d’une bonne partie des projets d’écolotissements ou d’écohameaux : mixité dans le type de voies de circulation, d’habitations, d’occupants
et d’activités.
Dans ces projets, les parcelles se font plus petites, de 300 à 700 m2 (350 m2 à Saint-Nolff par exemple) en moyenne contre, 700 m2, voire 2 000 m2 selon les régions dans des lotissements plus
conventionnels, pour laisser place à des espaces communs de vie : jardins familiaux (mis à disposition gratuitement par la mairie de Saint-Nolff), espaces de jeux pour les enfants, venelles non
goudronnées pour circuler à pied ou à vélo dans le lotissement et rejoindre le bourg, places de stationnement des véhicules regroupées à quelques pas des habitations souvent mitoyennes. « Dans
notre projet d’écocité du Pré Vert, qui comprendra 120 logements dont 30 % en locatif, les stationnements ne seront jamais à plus de 60 mètres de la maison, précise le maire de Saint-Nolff. Le
cheminement piéton qui rejoindra les habitations, permettra de croiser et donc de connaître ses voisins. » Son souhait est de se rapprocher d’une ambiance de bourg. À Chanu, village de l’Orne de
1 200 âmes, un projet d’écohameau inclut une zone naturelle (à côté de 6 parcelles accessibles en propriété et de 4 logements locatifs) déjà plantées d’arbres fruitiers qui permettront aux
gourmands de se retrouver. Les habitants pourront aussi rejoindre le bourg via une liaison piétonne. La commune des Adrets (840 hab.), en Isère, lance quant à elle un programme d’accession à la
propriété sociale (16 logements en petits collectifs) et prévoit sur le même site la construction d’une halte-garderie, 280 m2 de locaux d’activités économiques et 13 lots privés pour des
habitations individuelles, le tout relié au village (commerce, école…) par un cheminement piéton en complément de la route.
Des règles à respecter
Les règlements des lotissements permettent d’imposer ou d’inciter les particuliers au respect de quelques règles de construction cohérentes avec les projets municipaux : chauffe-eau
solaire, exposition plein sud, mitoyenneté, isolation, économie d’énergie, absence de garage, essences locales dans les haies… À Cransac-les-Thermes dans l’Aveyron (un peu moins de 2 000
habitants), le règlement du futur lotissement « durable » (13 lots de 540 m2 à 2 600 m2) inclut des recommandations sur l’énergie (incitation à se raccorder au réseau de chaleur bois) et les
performances thermiques des habitations, et sur la récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage ou le lavage des véhicules. Le règlement de Chanu interdit les accès en enrobé et en matériaux
imperméables, les habitations sont sans sous-sol, ne doivent pas dépasser 9 mètres de hauteur et doivent inclure la pose d’un récupérateur d’eau. De manière générale, au-delà des textes
réglementaires, les maires rencontrent le plus souvent préalablement les futurs propriétaires pour leur expliquer la démarche et les raisons de ces contraintes. C’est ce qu’a fait Marcel Audiau,
maire de Forges dans le Maine-et-Loire (200 habitants) pour un lotissement dont les constructions ont débuté et dont le projet s’inscrit dans une démarche AUE. Sur une centaine de personnes
rencontrées, seule une vingtaine a adhéré finalement au projet, les autres ont été freinés, semble-t-il, pour des raisons plutôt financières.
La mixité avant tout
Dans ces nouveaux quartiers, la mixité sociale est recherchée pour différentes raisons : renouvellement des générations, convivialité… Elle se traduit par un mélange de logements
locatifs, de petits collectifs, de parcelles en accession à la propriété, mais aussi de locaux d’activités économiques, comme c’est le cas à Cransac. Le plan d’urbanisme de son futur lotissement
durable est tout en rondeurs et mêle habitats groupés et individuels. À Saint-Nolff, tout est mis en œuvre pour intégrer en douceur les nouveaux habitants et notamment les jeunes. Aux mains de
promoteurs privés soucieux de rentabilité rapide, les terrains seraient trop vite construits amenant un flux de population trop important par rapport aux services de la commune et notamment aux
capacités d’accueil des écoles… Via des opérations publiques comme les zones d’aménagement concertées (Zac), la commune use de son droit de préemption pour acheter les terres et les revendre à
des prix abordables pour les jeunes du territoire. Cette stratégie lui permet de « phaser » son développement et d’augmenter progressivement sa population. Et pour les jeunes aux revenus modestes
désireux d’habiter la future écocité, le maire souhaite travailler avec les banques pour qu’elles prennent en compte les réductions des charges courantes (chauffage, eau, électricité) des
nouvelles habitations durables dans l’attribution des prêts.
À Thégra (500 habitants) dans le Lot, commune engagée dans un Agenda 21, on a aussi pensé mixité générationnelle. Après avoir construit 12 pavillons HLM (dotés de cuves de récupération d’eau),
une nouvelle école (intercommunale), une bibliothèque et une garderie, le village s’est lancé dans l’aménagement d’un hameau intergénérationnel. Il comportera une douzaine de logements regroupés
par 3, qui accueillera à la fois des jeunes couples et des personnes âgées. « Nous souhaitons que se crée une entr’aide entre ces habitants, pour faire les courses par exemple », explique Thierry
Chartroux, maire. Les habitants et les futurs locataires vont être associés à la réflexion sur le projet. Une petite salle commune a été construite pour favoriser les rencontres entre les
habitants du hameau, des jeux de plein air communs seront bientôt installés. « Nous voulons associer les habitants aux projets du bourg. Une commission communale sur le développement durable
s’est d’ailleurs constituée, composée d’habitants et d’élus. » Autre exemple, une école HPE (label Haute performance énergétique) a ouvert à Beynat avec panneaux photovoltaïques, géothermie,
briques mono-murs… Papys, mamies et enfants du village avaient été invités en amont à imaginer et dessiner cette école.
En Aveyron, à Saint-Jean-d’Alcapiès (218 habitants), la réflexion sur une nouvelle salle polyvalente positive en énergie a débouché sur la construction d’une maison des énergies renouvelables. À
côté de la grande salle festive, une annexe est consacrée à la promotion des énergies renouvelables ouverte au grand public : chaudière bois dont le local est en parois de verre, 200 m2 de
panneaux photovoltaïques, briques mono-murs, récupération de l’eau de pluie, isolation en laine de mouton…
Transports peu communs en commun
Côté transport, en dehors des cheminements pédestres et cyclables, certaines communes souhaitent offrir plus de services à leurs habitants. Saint-Nolff se bat pour demander une halte ferroviaire
sur la ligne Paris/Quimper qui passe sur son territoire. Quant au covoiturage, c’est le département du Morbihan qui s’en charge via un site Internet et la construction de plateformes. Aux Adrets,
trois conducteurs ont spontanément organisé du covoiturage en destination de la vallée proche.
La commune de Cransac, comme les villages voisins, est desservie sept fois par jour par un bus de la communauté de communes dont elle dépend (Decazeville-Aubin). Les habitants peuvent l’utiliser
pour 4 euros par mois et 0,20 euro le voyage. Le bus fait le plein, il est devenu un vrai lieu de rencontres. Pourquoi ne pas voyager en bateau-taxi ? Ce service de transport collectif et gratuit
pour les usagers (11 personnes à la fois) a été créé sur le lac de Vassivière dans le Limousin en 2008. De juin à septembre, un simple coup de fil d’un des 9 pontons desservis, suffit pour que
l’un des deux bateaux vienne vous chercher. 6 500 personnes, touristes et habitants, l’ont emprunté l’an dernier 3.
Le cheval fait aussi son entrée. Depuis 1993, Saint-Pierre-sur-Dives dans le Calvados (3 900 habitants) utilise une voiture hippomobile pour ses services techniques : vider les poubelles
municipales, transporter du matériel, ramasser les feuilles mortes… Depuis quelques mois, Pola, une Percheronne de 3 ans, emmène gratuitement les enfants à l’école maternelle (deux circuits d’une
vingtaine de minutes et d’une douzaine d’enfants chacun). Une partie d’entre eux habite des quartiers excentrés. Ils devaient auparavant prendre un bus dès 8 heures du matin pour se retrouver
dans des garderies surchargées. Grâce à Pola, ils peuvent dormir plus longtemps. Utilisé l’été pour les visites touristiques de la ville, l’investissement est rapidement amorti. Trois employés
municipaux (détenteurs de leur « Galop 7 » indispensable pour conduire un attelage), dont deux à mi-temps, s’en occupent. Selon la Sellerie Baude 4, à Bourg-de-Péage (26), qui
commercialise des hippomobiles pour le ramassage des ordures ménagères, les communes, qu’elles soient petites ou grandes, commencent à s’intéresser à ce type de produit, qui peut s’avérer
rentable notamment dans les hypercentres. Par exemple pour le transport scolaire, il faut compter environ 7 000 euros pour l’achat du véhicule (équipement de 20 enfants, avec sièges escamotables
pour d’autres utilisations). Il faut ajouter l’achat du cheval (entre 3 000 et 5 000 euros), de son équipement (1 000 à 1 500 euros), de son logement, de sa nourriture et le temps d’une personne
pour s’en occuper…
Compostage collectif et recycleries
Le compostage et le tri sélectif progressent. Mais on connaît moins le compostage collectif. Depuis 2002, les habitants de Saint-Philbert-de-Boulaine en Vendée (2 800 habitants), apportent leurs
déchets putrescibles sur une plateforme communale ouverte trois jours par semaine. Un maître composteur les accueille, pèse l’apport et l’enregistre sur une carte de fidélité. Il surveille la
fermentation et les agriculteurs d’une Cuma 5 locale retournent le compost toutes les trois semaines en moyenne. Quelques mois plus tard, avec l’aide de bénévoles, le compost est
redistribué (trois fois par an) aux particuliers en fonction de leurs apports. Soutenue dans cette initiative par le syndicat mixte Montaigu-Rocheservière (maître d’ouvrage et financeur sur le
site : www.explomr.com), par l’Ademe et le conseil général, la commune a pu diminuer la quantité d’ordures ménagères de ses habitants. Cette action
accompagne une dynamique plus large, mise en place sur le territoire du syndicat depuis 2001 (via une redevance incitative sur déchets ménagers). Les camions poubelles ne passent désormais que 2
fois (au lieu de 4) par mois.
Et pour réduire un peu plus le tonnage des déchets, pourquoi ne pas constituer une recyclerie ? Le principe est de trier et de récupérer les encombrants ménagers et les déchets industriels banals
afin de les réparer, de les démonter ou de les dépolluer. Le réseau des recycleries-ressourceries 6 compte une cinquantaine d’adhérents, qui représentent un nombre croissant
d’emplois…
Des noyaux d’abricots pour combustible
Principal facteur de pollution, la question de l’énergie est présente dans une majorité des
projets. Et là, pas question de se tromper. Les investissements peuvent être importants. L’option prise par Cransac, qui souhaite chauffer les bâtiments publics (3 écoles, salle des fêtes, salle
de sport, local jeunes…) et les habitations de son futur lotissement par un réseau de chaleur, est originale. Les noyaux des abricots et des pêches issus d’une usine de transformation de fruits
proche serviront de combustible pour la chaudière. En cas de grand froid ou de problème d’approvisionnement, il sera possible d’y brûler du bois déchiqueté et une chaudière gaz est prévue en complément.
Les études et les essais ont été concluants. L’ensemble du réseau de chaleur reviendra à 860 000 euros HT. Avec un taux de subvention de 70 % par les aides publiques, selon les études, la commune
réduira de 7 % ses factures de chauffage (actuellement gaz naturel) et les ménages de 28 % (par rapport au gaz naturel et aux consommations de 2006). En outre, les rejets de CO2 passeraient de
268 t/an à 12 t/an. Plus de 300 tonnes de noyaux sont déjà livrées et sèchent dans un ancien gymnase.
Aux Adrets, une plate-forme de stockage de copeaux de bois est à la disposition des habitants fortement incités à s’équiper de chauffage au bois. À Chanu (inscrit dans une démarche AUE), une
chaudière bois et un réseau de chaleur sont prévus pour desservir les bâtiments communaux. Cela fait déjà 20 ans que la maison de retraite utilise cette énergie. Pour être sûr de disposer du bois
sans dépouiller le bocage normand, une filière bois-énergie a été créée. Dans le Maine-et-Loire, le réseau de chaleur de la commune de Forges a déjà vu le jour. Il est alimenté par une chaudière
bois de 150 kW destinée aux 29 habitations du lotissement. Le coût total (bâtiments, chaudière, réseau) revient à environ 400 000 euros HT pris en charge à hauteur de 70 % par des aides publiques
(Europe, Région et État). Un abonnement de 376 euros TTC/an sera proposé aux particuliers (avec un compteur individuel) auquel il faudra ajouter 0,031 euro TTC du kW/h.
Éclairage public : explorer de nouvelles voies
Pas d’écohameaux sans réflexion sur l’éclairage public. Pour les installations déjà en place, les ampoules sont progressivement changées pour des solutions basse consommation, comme sur la
commune de Thégra. Une manœuvre pas toujours la moins onéreuse, car il faut parfois changer le luminaire faute de compatibilité entre les matériels. Des nouvelles solutions s’offrent aujourd’hui
aux collectivités : leds, candélabres solaires et/ou éoliens (qui ont en outre l’avantage d’éviter les tranchées)… Les communes pensent aussi à des « graduateurs », des détecteurs de présence,
des minuteries (Les Adrets)… Beynat opte par exemple pour des projecteurs de 13 watts (les ampoules habituelles dépassent souvent les 150 watts) et des ampoules basse consommation.
Du chauffage à l’éclairage, il n’y a qu’un pas pour franchir une étape supplémentaire : la production d’énergie. Les panneaux photovoltaïques fleurissent sur les toits des écoles (705 m2 à
Beynat) et des gymnases (2 000 m2 à Saint-Nolff). L’électricité est ensuite revendue à EDF. L’objectif de Saint-Nolff est d’être à terme autonome en matière énergétique, voire de produire plus
que sa consommation, grâce à l’implantation prochaine d’une grande éolienne.
25 000 vers de terre par m2
L’eau est une autre préoccupation de ces villages. En Bretagne, certaines communes adhérentes de Bruded prévoient d’enfouir les cuves de récupération d’eau dans les parcelles des lotissements
lors des travaux de voirie et réseaux divers. Elles seront ensuite rétrocédées lors de la vente des terrains. Les particuliers seront informés des possibilités de prévoir dans leur habitation des
canalisations spécifiques pour utiliser l’eau de pluie pour les machines à laver et les toilettes.
À Thégra, le règlement du hameau prévoit l’installation d’une cuve d’un minimum de 500 litres par habitation pour une utilisation au jardin. L’eau de pluie est également réutilisée mais pour des
usages publics comme l’arrosage. Cela s’est fait à peu de frais, puisque la commune réutilise tout simplement des anciennes citernes souterraines situées sous le presbytère et qui ont été dotées
d’une petite pompe.
Tout est fait également pour que les eaux pluviales retournent progressivement vers la terre : pas de canalisations, peu de voies goudronnées, pas de busages excessifs et inutiles, mais des
revêtements poreux (par exemple bitume dans les Adrets dont le liant est d’origine végétal), des noues et des fossés de faible profondeur où l’eau s’écoule à l’air libre. « Il faut minimiser la
voirie afin de permettre à l’eau de retourner à la terre le plus naturellement possible », explique Thierry Aubin, maire de Chanu.
Côté petit coin, il n’est par contre pas toujours simple de sortir des cadres réglementaires habituels. La municipalité de Saint-Nolff a dû se battre pour alimenter un WC public en eau de pluie…
Trop hors-norme pour la Direction départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (Ddass) qui y voyait un problème sanitaire ! Les toilettes sèches commencent à coloniser les lieux publics
(notamment les festivals). L’association Alterenergie (en Indre-et-Loire) en partenariat avec une entreprise du Sud de la France, a rendu possible leur utilisation permanente par les communes,
grâce à une technique nouvelle rapportée d’Afrique du sud.7
L’assainissement des eaux est aussi un domaine où l’on innove. Depuis 2004, à Combaillaux (1 400 hab.) près de Montpellier, les eaux sont épurées dans une station expérimentale par des milliers
de vers de terre (25 000 par m2) qui, en digérant les matières et oxygénant le substrat, facilitent le travail des bactéries. En Bretagne, une grande partie des communes de Bruded est équipée de
systèmes lagunaires, (un procédé d’épuration naturelle qui utilise la végétation aquatique et les bactéries) ou encore de filtres à roseaux (moins courant). Quant aux budgets, cela dépend souvent
du nombre d’habitants. La station lagunaire plantée de roseaux de Forges a coûté un peu plus de 100 000 euros HT (pour les besoins de 150 habitants) hors canalisations. Celle de Beynat, qui
fonctionne depuis mars 2007 est revenue à 500 000 euros (pour 1 000 habitants et un village vacances). En Haute-Vienne, la commune de Bussière (960 hab.) dispose depuis un peu plus d’un an d’une
station basée sur le principe des jardins filtrants (traitement des effluents via des bassins végétalisés) pour un coût de 350 000 euros TTC.
(1) AUE : l’approche environnementale de l’urbanisme donne aux élus la possibilité de choisir des orientations de qualité en matière d’urbanisme grâce à
un travail partenarial local fort (Ademe, parcs naturels régionaux, DDE, CAUE…).
(2) Bruded : L’association Bruded, créée en 2005, par des communes rurales bretonnes engagées dans des projets de développement durable, promeut ce type de démarche, fait connaître des
réalisations concrètes et contribue au partage des expériences dans ce domaine. Elle compte une centaine d’adhérents.
Site : www.bruded.org
(3) Bateaux-taxi : 06 78 72 32 10.
(4) Site : www.sellerie-baude.fr
(5) Cuma : coopérative d’utilisation de matériel agricole.
(6) Le Réseau des Recycleries & Ressourceries existe sous le statut associatif depuis le 26 septembre 2000 et ses adhérents respectent une charte commune. Pour en savoir plus :
www.recycleries-ressourceries.org
(7) Site : www.alternergies.org, toilettes
sèches à cuve, fabriquées par l’entreprise Kazouba.
DATE :
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01 Juillet 2009
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AUTEUR :
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Lucile Vilboux
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Revue - n° 99
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